LES MATHS

Un ressenti de non-maîtrise, des convictions et des méthodes souvent peu efficaces

Le ressenti par rapport aux maths ne dépend pas de l'âge. Petits et grands (et même souvent les adultes également) ont une attitude particulière face à cette matière. Pour ceux qui ne se sentent pas réussir en mathématiques, c’est une matière difficile à comprendre et à maîtriser. Ils ont donc l’impression qu’ils n’ont pas d’autre choix que de l’aborder d’une certaine manière, de façon laborieuse, pour répondre aux exigences scolaires.

Beaucoup d'élèves se sentent démunis

Ils ont l’impression de réagir face à des données, face à des notions qui leur sont présentées, mais de ne pas pouvoir s’en saisir réellement.

Beaucoup pensent d’ailleurs que les mathématiques ne se travaillent pas comme les autres matières et voient cette matière comme une fatalité : on comprend, ou on ne comprend pas, selon que l’on est doué ou pas en maths.

Pourquoi cette impression de flou, de non-maîtrise des mathématiques est-elle si répandue chez les élèves ?

Les mathématiques ont une image de matière rigoureuse. Et pourtant, pour beaucoup d’élèves, la logique leur échappe. Ils la reçoivent comme une matière constituée de plusieurs éléments séparés, sans véritables liens entre eux.

Dans les autres matières, les élèves arrivent beaucoup plus à se repérer dans la progression des acquis. En histoire par exemple, ils peuvent placer les cours sur une frise chronologique et ils savent qu’ils vont aller de plus en plus dans le détail au fur et à mesure de leur cursus scolaire. En français, ils savent que ce qu’ils apprennent leur permet de mieux maîtriser notre langue, pour s’exprimer de mieux en mieux, tant à l’oral qu’à l’écrit (d’où les leçons d’orthographe, de grammaire, de conjugaison). Les liens entre les différentes leçons sont plus clairs pour eux.

En maths, les notions semblent totalement différentes les unes des autres. C’est souvent l’impression qui reste chez les élèves, et même chez les lycéens. La géométrie, l’algèbre, les probabilités, etc., sont autant de leçons que de logiques mathématiques dans la tête des élèves. Ceci crée un sentiment d’inconfort, une impression de « sauter » d’une notion à une autre.

Leur compréhension ne serait-elle pas facilitée s’ils pouvaient faire davantage de liens entre les notions qu’ils apprennent, s’ils pouvaient voir les mathématiques comme une construction logique, cohérente, comme une construction qui se fait dans le temps ?

Des convictions fortes

Pour travailler cette matière, les élèves ont en général des idées bien précises de ce qu’il faut faire. Ils sont convaincus qu’il faut « apprendre par cœur » les formules et les définitions « en se les répétant », et qu’ensuite, il faut faire beaucoup d’exercices d’application. Ils sont persuadés que plus ils feront d’exercices, plus « ça rentrera », mieux ils se prépareront pour les contrôles et mieux ils comprendront le cours.

A la question : « comment sais-tu que tu as compris en maths ? », la réponse est très souvent : « quand je sais le refaire ».

Essaient-ils de comprendre dans une visée applicative ? Ou est-ce un projet de mémorisation ? Ceci les aide-t-il à la compréhension ? Auront-ils de cette manière suffisamment compris les notions pour pouvoir résoudre un problème ?

De nombreuses erreurs mises sur le compte de l’inattention

L’erreur d’inattention est souvent mentionnée pour expliquer une mauvaise réponse. Par exemple, il n’a pas fait attention à la première phrase de l’énoncé, pensant que ce n’était pas important. Ou encore, il a confondu deux nombres. Ou bien, il n’a pas lu le bon mot. Les exemples sont multiples. Et dans ces cas, les élèves ne pensent pas être dans une situation de difficulté de compréhension, mais de « simple erreur d’inattention ».

Faut-il, comme eux, conclure rapidement à des erreurs d’inattention et leur demander de mieux se concentrer ? Ou y a-t-il une autre explication ?

Avaient-ils le bon projet d’apprentissage à ce moment-là ? Comment et dans quel but les données ont-elles existé dans leur tête ? Ne pourrait-on pas relier ces « erreurs d’inattention » avec leur sentiment de ne pas pouvoir manœuvrer eux-mêmes au cœur de cette matière dont la logique leur échappe.?

 Des méthodes inefficaces qui renforcent le sentiment d’échec plutôt que de résoudre les difficultés.

Des erreurs mises sur le compte de l’inattention sans penser qu’elles peuvent être liées à la compréhension.