QUELQUES BONNES HABITUDES POUR MIEUX MEMORISER

Issues des neurosciences

Publié le 20 septembre 2022

Imaginez-vous dans une forêt vierge...

Pour vous frayer un passage, vous devez piétiner les herbes hautes et peut-être même y aller à la machette. Cela vous demandera du temps et des efforts pour avancer. Si vous reprenez exactement le même chemin le lendemain, la nature aura commencé à reprendre ses droits pendant la nuit, mais le passage sera un peu plus aisé que la veille. Et si vous y retournez tous les jours, un chemin se formera petit à petit, devenant de plus en plus large et dégagé. Ce sera plus facile. Vous pourrez alors avancer plus vite, voire courir au bout de quelques jours.

Notre cerveau est comparable à une forêt où chaque connexion neuronale serait un chemin. Apprendre, c'est créer une connexion neuronale. Tant que la connaissance n’est pas automatisée, le chemin est encore fragile. Plus nous repassons sur le chemin, c’est-à-dire, plus nous réactivons cette connaissance, plus la connexion neuronale se renforce.

Le terme de neuroplasticité désigne cette faculté qu’a notre cerveau à se réorganiser et à créer des nouveaux chemins, et ce tout au long de notre vie.

Certains chemins deviennent des autoroutes. Ce sont alors des automatismes. C’est le cas pour certaines actions comme marcher, conduire, faire du vélo ou lire. Pour ces actions automatisées, notre cerveau n’a plus d’effort à faire et les connexions neuronales ne se déferont plus.

Récupérer et réactiver !

Si nous ne nous remémorons pas nos connaissances, le chemin se fait envahir par la végétation et la connexion disparaît. La connaissance est oubliée.

Les études en neurosciences ont permis de définir une « courbe de l’oubli », qui illustre la vitesse à laquelle nous oublions nos connaissances si nous ne les réactivons pas.

Comment lutter contre cette courbe de l’oubli ? En « récupérant l’information en mémoire », de manière active. Relire son cahier n’est pas suffisant. Comme dans la foret, il faut faire l'effort de piétiner le chemin, c'est-à-dire d'aller chercher l'information dans sa tête, cahier fermé. Et vérifier ensuite, bien sûr, avec son cours.

Une bonne habitude : le "film de la journée"

Pour garder plus et plus longtemps, une bonne habitude à prendre est de se remémorer tout ce qui a été appris dans la journée, le soir en rentrant à la maison. Cela peut être fait à l’oral, à l’écrit, ou dans la tête.

Pourquoi le faire le soir même ? Car le cerveau effectue un premier « tri » pendant la nuit. Penser à une connaissance avant de dormir, c’est indiquer au cerveau que celle-ci est importante et qu’il ne faut pas la jeter. Il faudra ensuite réactiver les jours suivants.

Plus le temps passe et plus nous pouvons espacer les réactivations. Pour un examen de fin d’année, planifiez des récupérations en mémoire toute l’année.

Une autre bonne habitude : espacer, donc répéter sur plusieurs jours

Les neuropédagogues conseillent, non seulement de réactiver régulièrement une connaissance, mais également de scinder les apprentissages en petits morceaux. Il est vivement conseillé de réviser en plusieurs fois, sur des temps courts, plutôt qu’une seule fois sur une longue durée. Concrètement, 20 minutes par jour pendant 3 jours sont plus efficaces qu’1 heure la veille d’un contrôle. 

Pourquoi cette technique est-elle plus efficace ?

1. Durant la nuit le cerveau se remémore ce qu’il a appris dans la journée, consolidant ainsi les connexions neuronales. Ainsi, en étalant les révisions sur une semaine, nous dormons entre deux apprentissages et consolidons notre mémoire.

2. Il existe un « effet d’habituation » au niveau des neurones. Lorsque nous répétons longuement un même geste ou une même connaissance, la mémoire ne travaille plus, il s’agit uniquement d’une répétition. Au contraire, en faisant un effort pour nous rappeler de ce que nous avons appris la veille, nous activons nos neurones, donc les connexions neuronales. La mémoire se renforce.

S’il n’est pas possible de laisser une nuit entre deux apprentissages, conseillez à vos enfants des courtes séances de révisions, avec des pauses (15 minutes de révisions, 5 minutes de pause, etc…). Les pauses aideront le cerveau à consolider les connexions neuronales.